Jour 50 - Jeudi 07 mai 2020 - 20h10

Espérons que tout cela ne sera pas vins...

En vins recherchons nos racines. En vin et contre toi, pesticide stupide. En verre et en robe. Combien de mes amis ont vidé leur cave pendant ce confinement ayant à la maison accueilli leurs grands enfants pour que ceux-ci à la campagne se confinent et évitent ainsi de se morfondre dans des appartements estudiantins ou travaillantins (pour la rime en ins...) trop petits, trop bruyants, trop ceci et trop cela et sans cave, nom de non. Combien sont ces enfants à leur cœur défendant et à mon foie défendu qui ont pillé la cave de leurs parents, évitant ainsi que je la pillasse (soyons dingues, pillasse qui ne rimera pas avec vinasse, nom de non...) lors de nos futures agapes (the blues) qui sans attendre se dérouleront ce dimanche lors de magnifiques fêtes de déconfinement où à la queue leu leu on ira embrasser la maitresse de maison pour le fabuleux accueil reçu, ah vraiment non on ne pensait pas pouvoir tenir à 108 dans votre salon, Madame la Marquise. Cela me fait penser à la Marquisette, petite marquise mais aussi breuvage d'apéritif ludique dont je ne suis pas gros fan. Alors la langue estourbie par un Côte du Rhône charpenté, charriant sur son fleuve des péniches, lents mammifères fluviaux, au charme désuet, et accessoirement sur leur dos des tonnes de bois. Voyez l'image... D'ailleurs, mais je digresse car j'ai un peu le temps l'apéritif n'étant pas encore servi., j'ai retrouvé un bel article de 2015, dans les Echos, sur le transport fluvial du vin. Doucement, 23 jours pour relier la Vallée du Rhône au Bassin de la Villette avec en son antre, une baleine..., la capacité de 60 000 bouteilles soit 5 conteneurs. Je ne sais pas si ils livrent sur le Sornin... Imaginez ce vin de culture biologique, respectueux, bon d'accord pas naturel, toutefois raisonné, qui après avoir été joliment élevé, s'achemine au pas lent du chemin de halage, dans un rythme permettant la patience, pour enfin se porter (arriver au port... oui je sais.) en capitale. Imaginez la responsabilité du Capitaine. Comment dormir alors que dans le ventre de la baleine vieillissent ces crus. Capitaine ton nez s'allonge, il manque quelques bouteilles. (jeu : quel est le nom du Capitaine ?) Donc nous serons 108 plus le maitre et la maitresse de maison ce dimanche pour se déconfiner ensemble. Soirée masquée ont-il annoncé, avec un grand soin de sécurité. Moi je suis venu en Petit Ours Brun et je me suis bien marré avec le masqué Trump et Blanche Neige. Quelle soirée mes amis que celle du déconfinement. Les gens dans la rue agitant les tricolores drapeaux, heureux, s'enlaçant à qui mieux mieux. Quelle libération. Ah bon merde l'ennemi n'est pas parti. Le sournois. Pas de cessez le feu, nous n'avons pas chassé le microbe. Je rigole, je rigole mais jaune parfois quand j'entends certains, et pas des lapins de trois jours, s'offrir le délice d'une fête de déconfinement. Car chez la marquise nous ne sommes pas allés danser la pandémie. Pour en revenir au sujet de cet admirable texte et éviter ainsi de finir dans un cul de sac ou de bouteille, je le dis à ces amis qui ont vidé leurs caves avec leurs enfants ainsi éduqués : vous avez bien fait. Toutefois, il sera bon de vous rendre chez votre caviste afin de refaire les niveaux et de remettre le flotteur en surface. Cela dit en faisant ainsi éloge de la dive bouteille je passe illico pour un fieffé poivrot. Que nenni. Je souhaite vous parler d'un libraire que j'aime et qui de ma trogne a fait l'éloge (voir son Confit de libraire - numéro 42 - https://www.facebook.com/jeff.delapre

il y a peu et que chagrin de ne le voir cette année, je veux, j'exige que ceux du bout du monde près de Lesneven, ou ceux chanceux qui passeront un bout d'été dans son coin de paradis, aille lui cogner la bise de ma part. Pendant que vous y êtes à la Librairie Saint-Christophe demandez lui un conseil de roman aux petits oignons et vous sortirez avec un grand cru et un masque également car sa femme (quelle patience admirable Hélène...) est devenue championne de France de masque catégorie bretonne. Vous pouvez y aller franc du collier car le microbe ne peut passer par lui. Il est corona négatif, toutes bactéries vent debout, pour chasser le virus et enchâsser le gorgeton. Et oui quand je parle du vin, je pense à la camaraderie et mon Jeff me manque... Que de verres avons-nous bu ensemble (Perrier rondelle pour lui et menthe pour moi - message à caractère informatif pour les modérateurs et nos femmes...) afin de préparer la rentrée littéraire de nos amis de Page ou nos interviews au festival America qui ne se déroulera pas non plus cette année, et là cela devient bien pénible, Corona stupide. Et tous ces verres pour évoquer les lectures, les lecteurs, les librairies, et quelques autres petites affaires qui ne nous regardent que nous, voyeurs. Et c'est vrai que le vin est bon en bonne compagnie. Au Carnet le rayon vin, livres je m'entends, même si mon rêve serait de tenir une librairie - cave à vins - brasserie - restaurant - française des jeux - salle de concerts (cherchez l'intrus), est étoffé, il a de la cuisse. Je pense aussi à mes clients, néo-viticulteurs, qui m'ont offert une bouteille de leur première cuvée, si rare offrande, d'un vin naturel rappelant à l'homme que je suis que le raisin est un don de la terre. Merci mes amis. Ce que j'aime dans ce métier c'est que chaque jour on apprend, on écoute, on découvre. Alors ce même client m'a permis de découvrir des maisons d'éditions, revues ou autres écrits sur le vin naturel. Merci à vous. J'ai le plaisir ce soir de vous en présenter ci-dessous et vous invite, dès réouverture, à les feuilleter. Et bien sûr la soirée de déconfinement c'était une blague... car c'était pour le déjeuner !

Revue "Raisin - 100 grands vins naturels d'émotion" Cedric Blatrie - Guillaume Laroche - Harry Annoni - Entre Les Vignes

100 vins mais aussi des portraits d'hommes et de femmes, ou surtout des portraits de viticulteur qui font du vin au naturel. Des viticulcoeurs...

"Traité de Jajalogie - le manuel indispensable des libres-buveurs" - Pierrick Jégu - Ed 12°5 180C

Joliment intitulée "des raisins et des hommes" ce manuel décrypte le vin au naturel, des gestes aux hommes, de la vigne à la vigne. Point à la vigne. C'est beau, bon, joliment illustré. Essentiel.

"Cavistes - 100 prescripteurs de vins d'auteurs" - Antonin Iommi-Amunategui - Nouriturfu

Ecrivains et lecteurs. Qui c'est le passeur... c'est le libraire. Essentiel comme l'est le caviste. Un bel hommage à ce noble métier, peut-être le plus beau après le premier cité. Librairie-Caviste, c'est reparti... Des mines de vins, profondes et mystérieuses, de belles caves pour de bons conseils.

Du même auteur "Le guide des vins dont vous êtes le héros" - petit bonheur intelligent.

et aussi les livres des éditions Tonnerre de l'Est Les Editions Tonnerre de l'Est

et aussi la collection "Autour d'une bouteille" Elytis editions