La seule passion de Callie Lowel / L'enfant secret du Dr Hardison
EAN13
9782280037389
ISBN
978-2-280-03738-9
Éditeur
Harlequin
Date de publication
Collection
Collection Blanche (838)
Dimensions
17 cm
Poids
150 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Fiches UNIMARC
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La seule passion de Callie Lowel / L'enfant secret du Dr Hardison

De

Harlequin

Collection Blanche

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1.

Alice Johnson détesta le Dr Connor Hardison au premier regard. Non, elle le détesta avant même de le voir, avant même de le rencontrer, avant même ce lundi matin du mois d'août, quand il entra dans le cabinet médical de Home Boulevard, carrant ses épaules larges et arborant cette fossette sur la joue.

Elle le détesta plus encore quand Winifred Waters le déclara « à quatre-vingt-dix-neuf pour cent aussi séduisant que Will Rankin », l'obstétricien qu'elle assistait — et vénérait.

Elle le détesta quand Jenni Forrest, la généraliste avec qui elle-même travaillait et qui partait en congé de maternité, remarqua : « Si je n'étais pas enceinte de huit mois et mariée à l'homme le plus fabuleux du monde, je tenterais ma chance. »

Alice avait de bonnes raisons de détester Connor Hardison. Et d'après ce qu'elle avait entendu dire de lui, il ne devait pas la tenir en haute estime non plus.

Mais il n'avait pas plus le choix qu'elle : ils devraient collaborer.

Elle s'attarda donc dans la salle de repos tandis que le personnel au grand complet accueillait avec enthousiasme la nouvelle recrue de l'équipe. Tous se réjouissaient que Downhome eût trouvé ce médecin de famille d'excellente réputation pour remplacer Jenni et, probablement, rester même après son retour.

La suggestion d'Alice d'échanger sa place avec Winifred s'était heurtée à un refus catégorique. Winifred tenait bien trop à Will, et Estelle Fellows, infirmière et directrice administrative du cabinet, avait précisé que le Dr Hardison souhaitait une assistante qui connaisse les patients de Jenni.

Et comme, en sa qualité de mère célibataire d'une fillette de deux ans, elle ne pouvait pas se permettre de perdre son emploi, elle n'avait qu'une option : rester et supporter...

— Alors ? dit Winifred en venant la trouver. Vous comptez rester cachée jusqu'à la saint-glinglin ?

— J'attendais que ça se calme un peu...

— Ce n'est pas une bonne idée. Il est en train d'accrocher un tableau du couple Allen dans le couloir, juste en face de la cuisine. Maigrichonne comme vous l'êtes déjà, ce serait dommage que vous perdiez définitivement l'appétit...

— Il fait quoi ?

Sans attendre de réponse, Alice sortit de la pièce.

Il y avait eu une photographie de Dorothy et Luther Allen à cet endroit. Le couple de médecins, respectivement âgés de cinquante-deux et cinquante-cinq ans, avait travaillé au cabinet pendant de nombreuses années jusqu'à ce que, deux ans plus tôt, ils annoncent brusquement leur départ à la retraite.

Pendant les six mois suivants, avant l'arrivée de Jenni, Estelle et Alice s'étaient chargées des problèmes de routine tandis que les cas plus critiques étaient adressés à Mill Valley, la ville la plus proche.

C'était pendant cette période qu'Alice avait décroché la photo dont elle avait avec jubilation fait des confettis.

Non qu'elle tînt rigueur de quoi que ce fût à Dorothy. Au contraire, celle-ci était plutôt à plaindre ; son sort n'était finalement pas plus enviable que le sien.

Depuis deux ans, en effet, Alice devait subir la réprobation, voire la condamnation de ses proches et de nombreux patients, pour avoir conçu un enfant hors des liens du mariage et, crime suprême, refuser de révéler le nom du père.

Le Dr Luther Allen.

Elle ne cherchait pas d'excuse à sa conduite. Avoir manqué d'affection dans sa famille ne justifiait pas qu'elle eût cherché en lui un substitut paternel. Non plus qu'être jeune et naïve excusât le fait qu'elle ait été la maîtresse d'un homme marié.

Elle comprenait parfaitement que Dorothy, après avoir appris la trahison de son mari, ait tenu à quitter la ville.

Ce qu'elle ne pardonnait pas était le comportement de Luther.

Il l'avait menacée d'exiger la garde de sa fille si elle osait demander une pension alimentaire, alors qu'il ne s'intéressait en aucune manière à cette progéniture tardive et illégitime.

De plus, il avait juré, dût-elle révéler publiquement sa paternité, de la faire passer aux yeux de tous pour une « fille aux mœurs légères ». Et elle savait, tout comme lui, que sa parole n'aurait aucun poids contre celle d'un homme respecté de toute la communauté.

Ses déclarations d'amour, ses attentions dont elle avait eu tant besoin, n'avaient en fin de compte été que des mensonges. Cette histoire sordide avait détruit toute estime qu'elle aurait pu avoir d'elle-même et anéanti à jamais sa confiance à l'égard des hommes. En dépit du désir qu'elle avait de connaître le bonheur et la sécurité dans un couple, elle fuyait toute relation comme la peste.

Pour elle, le miroir aux alouettes s'était irrémédiablement brisé.

Sa seule compensation était Bethany. La fillette, vive et curieuse de tout, ne connaissait de la vie que l'amour et la tendresse qu'elle lui donnait sans compter, et Alice ne ménageait pas ses efforts pour qu'il en soit ainsi le plus longtemps possible.
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