Le Voyage du Rurik (1815-1818), L'expédition Romanzov à la découverte du Pacifique
EAN13
9782916180243
ISBN
978-2-916180-24-3
Éditeur
Lanterne Magique
Date de publication
Nombre de pages
412
Dimensions
25 x 14 x 2,4 cm
Poids
540 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le Voyage du Rurik (1815-1818)

L'expédition Romanzov à la découverte du Pacifique

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À la fin des guerres napoléoniennes, les voyages de découvertes et d’explorations
reprennent. Pour l’empire russe, il s’agit de renforcer sa présence sur les mers du globe,
inaugurée dès 1803-1806 par la première circumnavigation russe de Krusenstern et
Lisianski. L’objectif premier de la nouvelle expédition est de découvrir le fameux
passage du nord-est et d’explorer le Pacifique Sud et la côte nord-ouest de l’Amérique
du Nord. Elle est confiée à un jeune capitaine de 27 ans, Otto von Kotzebue. Pendant
plus trois ans, de 1815 à 1818, le Rurik explore les océans. S’il ne parvient à trouver un
passage au nord de l’Amérique, il découvre le golfe qui porte son nom, repoussant plus
au nord les limites atteintes par ses prédécesseurs. Il explore le détroit de Béring, les

côtes ouest de l’Alaska et du nord-est de l’Asie. Contraint d’abandonner sa recherche au
nord, il revient à Hawaï pour un long séjour et sa description de l’île Oahu à l’époque de
Kamehamea Ier fait date. Mais son nom reste associé à la connaissance des îles
Marshall qu’il est le premier à décrire. Son travail cartographique et ses observations
ethnologiques, souvent fondées sur les liens amicaux tissés avec les autochtones, sont
d’une grande valeur. La publication inédite en français de ce récit, bien écrit, vivant et
sensible, sans doute occulté par le succès littéraire et scientifique rencontré par celui
d’Adalbert von Chamisso, qui participe au voyage, rend justice à celui qui fut un des plus
grands navigateurs de son temps.« Pendant que les naturalistes vadrouillaient dans les
montagnes, je m’entretins avec mes nouveaux amis de l’île Saint-Laurent qui
m’invitèrent dans leurs tentes dès qu’ils apprirent que c’était moi le commandant.Sur le
sol était étalé un morceau de cuir sale sur lequel je dus m’asseoir, puis ils vinrent l’un
après l’autre vers moi, m’embrassèrent, frottèrent énergiquement mon nez au leur. Ils
terminèrent leurs caresses en crachant dans leurs mains qu’ils passèrent plusieurs fois
sur mon visage. Je le supportais avec stoïcisme, bien que ces marques d’amitié ne me
plussent pas vraiment. Pour empêcher de nouvelles manifestations de tendresse, je
distribuai des feuilles de tabac, qu’ils reçurent avec grand plaisir, mais qu’ils voulaient
exprimer en même temps avec leurs caresses. Alors, je saisis prestement des couteaux,
des ciseaux et des perles et leur en offris quelques-uns, réussissant à détourner de moi
ce second accès d’affection. Mais une souffrance tout aussi grande m’attendait quand
ils entrèrent avec une auge en bois remplie de lard de baleine (la plus grande
délicatesse parmi les peuples côtiers du nord) pour me restaurer. Je me servis malgré
tout courageusement, même si je savais que cette nourriture était répugnante et nocive
pour l’estomac d’un Européen. Ceci, et aussi d’autres cadeaux que je distribuai plus tard
scellèrent notre relation amicale ».
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