Le livre des choses perdues
EAN13
9782809801439
ISBN
978-2-8098-0143-9
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
Roman étranger
Nombre de pages
440
Dimensions
21,3 x 14,3 x 2,7 cm
Poids
490 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Code dewey
848
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Le livre des choses perdues

De

Archipel

Roman étranger

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Ce livre a été publié sous le titre
The Book of Lost Things
par Hodder & Stoughton, Londres, 2006.

www.editionsarchipel.com

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eISBN 978-2-8098-1161-2

Copyright © John Connolly, 2006.
Copyright © L'Archipel, 2009, pour la traduction française.

Ce livre est dédié à une adulte, Jennifer Ridyard, ainsi qu'à Cameron et Alistair Ridyard, qui seront bien assez tôt des adultes. Car il y a en chaque enfant un adulte en devenir, et en chaque adulte l'enfant qu'il fut.

« Je trouvais plus de sens profond dans les contesde fées qu'on me racontait dans mon enfance que dansles vérités enseignées par la vie. »

Friedrich Schiller (1759-1805)

« Tout ce qui peut être imaginé est réel. »

Pablo Picasso (1881-1973)

I

OÙ IL EST QUESTION DE CE QUE L'ON TROUVE ET DE CE QUE L'ON PERD

Il était une fois – car c'est ainsi que toutes les histoires devraient débuter – un petit garçon qui avait perdu sa mère.

À vrai dire, il avait commencé à la perdre voilà bien longtemps. La maladie qui la rongeait était une chose terrifiante et sournoise, un mal qui la dévorait de l'intérieur, consumant à petit feu sa lumière de sorte qu'au fil des jours ses yeux perdaient un peu de leur éclat et sa peau devenait un peu plus pâle.

À mesure que sa mère lui était enlevée, morceau par morceau, le garçon devenait de plus en plus inquiet à l'idée de la perdre complètement. Il voulait qu'elle reste. Il n'avait ni frère ni sœur et, s'il aimait son père, il ne serait pas exagéré de dire qu'il aimait sa mère davantage encore. La perspective d'une vie sans elle lui était insoutenable.

Le garçon, qui se prénommait David, faisait tout ce qu'il pouvait pour que sa mère reste en vie. Il priait. Il s'efforçait d'être gentil afin qu'elle ne soit pas punie pour les erreurs qu'il aurait pu commettre. Il se déplaçait dans la maison en faisant le moins de bruit possible et baissait toujours la voix quand il jouait à la guerre avec ses petits soldats. Il mit au point des rituels et tenta de s'y tenir scrupuleusement car il pensait que le destin de sa mère était, en partie, lié aux actions qu'il accomplissait. Il sortait toujours de son lit en posant d'abord le pied gauche, puis le droit. Il comptait toujours jusqu'à vingt quand il se brossait les dents et il posait toujours sa brosse dès qu'il avait fini de compter. Il touchait toujours les robinets de la salle de bains et les poignées de porte un certain nombre de fois. Les chiffres impairs étaient mauvais et les chiffres pairs très favorables, en particulier le 2, le 4 et le 8. Il se méfiait du 6 car 6 c'est 2 × 3 et 3 apparaît dans le nombre 13, et 13 est le plus mauvais de tous les nombres.

S'il se cognait la tête quelque part, il la cognait toujours une seconde fois pour respecter les chiffres pairs. Parfois, il était obligé de la cogner encore et encore car elle semblait rebondir contre le mur, ou bien ses cheveux le gênaient et il s'embrouillait dans ses comptes. Bientôt, son crâne était tout endolori et David se sentait pris de vertiges et de nausées. Pendant toute une année, au pire moment de la maladie de sa mère, il transporta chaque matin de sa chambre à la cuisine les mêmes objets, qu'il rapportait chaque soir dans sa chambre : un petit recueil de contes choisis des frères Grimm et un exemplaire corné du magazine The Magnet. Le matin, il disposait soigneusement les livres, bord contre bord, sur sa chaise dans la cuisine, et les plaçait de la même façon le soir sur un coin du tapis de sa chambre. De cette façon, David contribuait à la survie de sa mère.

Tous les jours, après l'école, il venait s'asseoir à son chevet et, si elle en avait la force, parlait un peu avec elle. Sinon, il se contentait de la regarder dormir, comptant chacune de ses respirations sifflantes et laborieuses, la conjurant de rester avec lui. Souvent, David apportait un livre et, si sa mère était éveillée et que sa tête ne la faisait pas trop souffrir, elle lui demandait de lui lire un passage. Elle avait ses propres livres – des romans sentimentaux, des romans policiers et d'épais volumes habillés de noir aux pages couvertes de lettres minuscules – mais elle préférait que David choisisse des histoires bien plus anciennes : des mythes, des légendes et des contes de fées, des histoires de quêtes et de châteaux dans lesquelles de dangereux animaux sont doués de la parole. David acceptait volontiers. Même si, à douze ans, il n'était plus vraiment un enfant, il éprouvait toujours une certaine tendresse pour ces contes, et plus encore depuis que sa mère semblait apprécier de les entendre lus par lui.
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