Avec ou sans les dents, 42 histoires invraisemblables mais vraies dont un timbre fut un jour le héros
EAN13
9782709633550
ISBN
978-2-7096-3355-0
Éditeur
Lattès
Date de publication
Nombre de pages
280
Dimensions
11,5 x 16 cm
Poids
372 g
Langue
français
Code dewey
909.8
Fiches UNIMARC
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Avec ou sans les dents

42 histoires invraisemblables mais vraies dont un timbre fut un jour le héros

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Le sort du canal de Panama s'est joué à un timbre près !?>003004Même si vous croyez à l'omniprésence divine, à l'existence d'un dieu sans l'avis duquel rien ne s'est fait, vous n'en avez pas moins le droit d'émettre des doutes sur le sens pratique dont il fit preuve le jour où il créa le continent américain.Car, entre nous, quelle idée a-t-elle bien pu le pousser à étirer le mince ruban de l'Amérique centrale entre les masses continentales du Nord et du Sud ! Certes, ses partisans vous expliqueront que cet isthme est un excellent moyen de réunir deux immensités. Ils ajouteront même que, si le coeur vous en dit, vous pouvez ainsi, grâce à lui, aller à pied de l'Alaska à la Terre de Feu.
Quant à ses détracteurs, ils n'auront aucune peine à mettre en exergue l'importance et les inconvénients du détour que cette malencontreuse langue de terre impose à quiconque envisage de réunir par voie maritime l'est et ouest de l'Amérique du Nord. Sans parler de ceux qui, partis d'Europe, voudraient réaliser le rêve de Christophe Colomb et rallier la Chine et le Japon par un chemin autre que celui des écoliers.
Tout cela, bien des esprits ouverts et pratiques l'avaient dit et redit depuis que les conquistadors espagnols avaient fait entrer l'Amérique parmi les pôles majeurs d'intérêt des Européens.Et tous pestaient contre ce satané cordon ombilical qui leur imposait ce fastidieux détour par le cap Horn : lui, un simple ruban large d'à peine 80 kilomètres dans sa partie la plus étroite mais qui, pour tout compliquer, comporte en son centre une bien gênante épine dorsale rocheuse et escarpée !Tout cela, Ferdinand de Lesseps le sait bel et bien. Mais il en faudrait plus pour décourager celui qui, en perçant le canal de Suez, a fait de l'Afrique une île. Et, pour ce Français pourfendeur d'isthmes, celui de Panama constitue le plus exaltant des défis.Toutes études faites et tous calculs achevés, le percement commença donc en 1881. Mais il suffira de quelques années pour que le climat meurtrier de la terrible jungle équatoriale, les maladies et l'importance des masses rocheuses rencontrées aient raison de l'enthousiasme des hommes. Sans parler du scandale financier qui provoqua de tels remous qu'ils ébranlèrent les bases même de la IIIe République. Les pots-devin, la corruption des hommes politiques, les magouilles que l'on dévoile et celles que l'on devine, feront qu'en 1889 les travaux furent finalement arrêtés. Sine die.
La végétation a depuis longtemps recouvert les baraquements des chantiers abandonnés, les glissements de terrain ont comblé la plupart des tranchées entreprises lorsque la bouillonnante Amérique - celle des États Unis - tourne à nouveau ses regards vers cette dérisoire et pourtant récalcitrante barrière de rocs et de terre qui rend si difficiles les communications entre sa côte Est et la Californie.
La Californie. En quelques décennies, elle a connu un tel essor que l'on sait déjà qu'elle rééquilibrera un jour la puissance de la façade atlantique.C'est donc décidé. Le défi de la Nature doit être relevé. Et, tout naturellement, on ressort des placards le projet de Ferdinand de Lesseps.Nous sommes en 1903. Le monde des affaires, mais aussi celui de la politique, focalise ses regards sur cet immense projet qui va mettre en œuvre des intérêts colossaux. Au point que ceux qui craignent d'être écartés du projet Panama cherchent une solution de repli. Et la trouvent. Au Nicaragua.Au premier regard, la géographie semble leur donner tort : là, l'isthme est plus large qu'à Panama d'où, semble-t-il, des travaux de percement plus importants à prévoir. Mais, à y regarder de plus près, le lac de Managua, qui occupe là une partie importante de l'isthme, en réduit sensiblement la largeur. Au point que, chaque jour, dans les sphères officielles des États-Unis, la solution nicaraguayenne marque des points.Les lobbies en présence semblent de puissance égale. C'est le Congrès qui va trancher et choisir le projet qui l'emportera. Chacun compte ses partisans et le décompte des promesses de votes pour Panama ou pour le Nicaragua semble s'équilibrer.C'est alors que va intervenir un homme, et surtout un homme qui a une idée. Philippe Bunau-Varilla est français. C'est lui qui vient d'être choisi pour conduire le projet Panama. Cet ingénieur a tout pour être le continuateur de l'œuvre abandonnée de Ferdinand de Lesseps avec lequel il avait du reste largement collaboré.
Parmi les arguments en défaveur du projet adverse figure l'intensité de l'activité volcanique du Nicaragua qui se traduit par de fréquents tremblements de terre qui risqueraient d'ébranler les terrains traversés par le futur canal et d'y interrompre le trafic.Mais comment expliquer cela clairement aux politiques, sans doute peu férus de géographie, que sont les membres du Congrès ? Car, si l'on se moque souvent de l'incompétence du Français moyen dans ce domaine, celle des Yankees n'a sans doute rien à lui envier.
Certes, le souvenir des 40 000 morts consécutifs à l'explosion de la montagne Pelée à la Martinique a sensibilisé l'opinion mondiale au risque volcanique. Encore faudrait-il à l'ingénieur français une preuve irréfutable de la présence des volcans au Nicaragua pour en tirer un argument apte à faire douter les membres du Congrès et ainsi à consolider la candidature de Panama.
Heureusement, notre homme collectionne les timbres ! Il se souvient soudain qu'une récente émission du Nicaragua a choisi de symboliser son pays par une image qui le valorise... le volcan du Momotombo ! Et, qui plus est, le timbre nous le montre fièrement empanaché de fumée, donc actif !
Comment trouver 90 exemplaires de ces timbres qui asséneront cet argument-massue aux 90 membres du Congrès ?À Washington, Bunau-Varilla n'en trouve que 7. Il fonce donc à New York car le temps presse. Le Congrès va siéger dans moins de quarante-huit heures !La course contre la montre commence. 3 timbres ici, 4 ailleurs. Chaque fois, devant la hâte de l'homme, les prix augmentent ! Qu'importe ! C'est à prix d'or qu'il achètera enfin les 5 derniers. Il était temps.
Et voici pourquoi, au jour dit, chaque congressiste va trouver sur son pupitre une feuille de papier blanc au centre de laquelle trône un timbre.005Au-dessous de cette vignette, ces quelques mots, des mots qui font mal et qui vont peser lourd : « Témoignage officiel de l'activité volcanique du Nicaragua ! »On vote. Par 4 petites voix de majorité, le projet Panama l'emporte ! Plusieurs congressistes l'avoueront plus tard. C'est ce timbre accusateur qui, au dernier moment, les a fait changer d'avis !Eût-il été japonais, le ministre des Postes du Nicaragua se serait sans doute fait hara-kiri pour avoir ainsi, sans le vouloir, infligé un si grave préjudice à son pays. Mais, du côté de Managua, les coutumes sont heureusement moins... tranchantes !
Quant à notre compatriote qui eut cette idée géniale et décisive, on ne peut que lui tirer un grand coup de chapeau.Avec un panama, de préférence !?>En jouant dans une décharge publique, le gamin découvre par hasard le timbre rare dont rêvait sa maman...?>006007Si les hivers y sont relativement doux (on pourrait craindre le pire pour ces îles situées si proche du cercle polaire), leur climat n'est pas recommandé à ceux qui craignent l'humidité car la pluie en a fait l'un de ses royaumes. Donc, première constatation, les îles Féroé ne seront jamais le paradis des rhumatisants. Par contre, les pêcheurs en mer peuvent espérer y être parfaitement heureux car le poisson y abonde.Quant aux collectionneurs, jusqu'en 1975, leur intérêt pour cet archipel s'était limité à un timbre danois spécialement surchargé pour servir sur place et dont la cote suivant l'état flirte avec les 4 000 euros et à une série de 5 valeurs émise par la Grande-Bretagne lorsqu'elle occupa en 1940 ces îles stratégiques pour éviter de voir les Allemands s'y installer.Situées à 350 kilomètres au nord de l'Écosse, à mi-chemin entre la Norvège et l'Islande, les Féroé font partie intégrante du Danemark mais bénéficient d'une relative autonomie : elles ont leur propre monnaie, leur propre équipe de football qui dispute la coupe d'Europe des Nations sous ses propres couleurs... e...
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