Réserve de bois, Trafics et trahisons en Limousin
EAN13
9791035308445
Éditeur
Geste Éditions
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Réserve de bois

Trafics et trahisons en Limousin

Geste Éditions

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Une famille de réfugiés tchétchènes débarque à Limoges et capte l'attention de
certains, tandis que le corps d'un étranger est retrouvé.

« La ZUP de l’Aurence étalait sa grisaille. Le soleil du début de l’aprèm
avait fait place à la pluie. La température avait baissé de plusieurs degrés
et les nuages étaient de plombs.
Lorsque les deux flics arrivèrent au carrefour, un attroupement leur indiqua
le lieu exact de la découverte du corps. C’était au pied d’une des tours des
Etoiles. La Sud, celle qui surplombait le carrefour, justement. »
Trafic de sans-papiers et appâts du gain se mêlent sur fond de corruption.
Dans ce récit, un seul décor pour plusieurs mondes ; cette ville tranquille,
paisible, nous semblerait presque accueillante.

Pénétrez dans la nuit limougeaude pour cette enquête passionnante !

EXTRAIT

Aziz règle la netteté. La scène lui saute au visage. Toute une famille,
semble-t-il. Pas français. Même le chauffeur. C’est le premier à sortir de la
bagnole. Un type trapu, costume sombre. De son poste d’observation, le garçon
a du mal à donner une couleur au costume : marron foncé, bleu nuit ou noir.
Pour le reste : cheveux courts ; malgré la peau brune, on distingue
parfaitement une moustache fournie.
Une femme assez âgée semble avoir eu du mal à s’extraire du véhicule. Elle
était devant, à côté du chauffeur moustachu. À présent, elle étire son vieux
corps et un profond soupir, un bâillement peut-être, lui fait lever les bras
au ciel, visiblement pas plus haut que le lampadaire qui éclaire la scène.
Deux fillettes, dix et douze ans, tentent quelques pas timides sur la
chaussée, rapidement rappelées à l’ordre, semble-t-il, par la vieille ou le
chauffeur. Avec vivacité, elles contournent la bagnole et viennent se réfugier
sous l’abri bus. Un jeune type, enfin l’âge d’Aziz à peu près, a ouvert la
portière côté trottoir et sort.
Le chauffeur dit quelque chose, puis va à l’arrière de la bagnole et ouvre le
coffre. Il sort deux valises, une dans chaque main, et apostrophe le jeune
homme. Celui-ci prend les valises et les pose près du banc de l’abri. Puis il
fait la même chose avec les deux ou trois paquets que lui tend l’autre.
Aziz Benhemria voit maintenant le chauffeur qui parle à tout le groupe
rassemblé sous l’abri bus, sort une plaisanterie accueillie par des sourires
crispés, remonte dans la vieille Mercedes et part au feu vert.
La famille (Aziz croit pouvoir dire que c’est une famille, mais où est le père
?) reste plantée sous l’abri en regardant disparaître ce qui semble être un
taxi.
Il n’est pas idiot, tout ce petit monde est un peu en détresse, semble-t-il.
Trois choses lui viennent précisément à l’esprit.
D’abord, le taxi ne reviendra pas.
Il suppose ensuite que ces gens ne connaissent pas la ville, mais alors que
les femmes affichent un air apeuré, le jeune homme regarde autour de lui avec
intérêt.
Troisième chose : grâce à ses superbes jumelles, Aziz constate que ce jeune
homme, ce garçon, est d’une beauté saisissante.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Serge Vacher est né et a passé son enfance dans la commune d’Eymoutiers pour
ensuite mener une carrière d’instituteur à Limoges. Passionné de romans
noirs depuis les premiers San Antonio qu’il lit à ses quinze ans, il animera
une association « La Vache Qui Lit », qui à travers un fanzine et diverses
manifestations, s’intéressera à la littérature policière.
Il publie un premier roman Les Coutures aux éditions Nikta en 2008 puis trois
romans aux éditions Après La Lune : Lo Cro do Diable, Le Ranch of Léon et
Le Blues de l’équarrisseur.
Il livre ici un roman, encore situé dans la région Limousin, mais
dénonçant cette fois-ci des exactions citadines. Serge Vacher est décédé
en Juillet 2013.
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