La diagonale Alekhine

Arthur Larrue

Folio

  • Conseillé par
    23 janvier 2024

    échecs

    Du jeu des échecs, je connais juste les déplacements des pièces et le roque. Ne me demander pas ce qu’est un gambit ni une ouverture spéciale.

    Ma libraire m’avait conseillé ce roman pour mon deuxième, féru de ce jeu. Il l’a lu en premier, forcément, puis ce fut mon tour.

    J’ai été étonnée, d’entrée de jeu, par l’humour de l’auteur au travers de certaines réflexions (Les polonais existent. La Pologne, on ne sait pas » p.17). J’ai aimé ce ton parfois sérieux parfois distancé tout au long de ma lecture.

    J’ai découvert la seconde partie de vie du célèbre joueur d’échec russe puis français Alexandre Aleksandroviotch Alekhine. Le roman commence lors de son retour en Europe après l’obtention de son titre de Champion du Monde en Amérique du Sud.

    J’ai découvert sa quatrième femme Grace qui prendra ses distances avec lui. Une femme riche qui lui paye tout (jouer aux échecs ne nourrit pas son homme), et peint des chats.

    J’ai appris que le joueur avait fait alliance avec les nazis, avait même écrit un article contre les joueurs juifs.

    J’ai aimé que l’auteur imagine le Champion du Monde poursuivit par trois ombres, les trois meilleurs joueurs juifs qui surgissent parfois le soir.

    Qu’il imagine transporter avec lui partout dans le monde un vase de porcelaine bleue du tsar.

    J’ai découvert les zaporogues, cosaques ukrainiens se battant pour l’URSS au moment de la Seconde Guerre Mondiale.

    J’ai aimé ce joueur et ses tourments, lui qui ne vit que pour gagner, et qui sera le seul Champion du monde à mourir avec son titre ; le dernier champion jouant sans staff ni fédération nationale derrière lui ; le dernier artiste avant la venue d’administrés.

    Un joueur dont une défense porte le nom, la défense Alekhine qui se joue en diagonale.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de l’espion russe et du couple français venu en même temps au Portugal pour tuer Alekhine, sans que l’on sache qui avait commis l’acte. Ou peut-être l’homme est-il mort de son penchant pour la boisson.