Crossfire, roman policier

Miyuki Miyabe

Philippe Picquier

  • Conseillé par
    17 avril 2011

    Crossfire est un roman qui oscille entre policier et fantastique d’une main de maître. Miyuki Miyabe signe avec ce troisième roman au suspense haletant, un thriller incontournable de la littérature japonaise.

    Junko, justicière à ses heures grâce à son pouvoir de pyrokinésie, est une héroïne forte et attachante. Elle va se retrouver entraînée par pur hasard dans un complot savamment orchestré. Le pouvoir de Junko est ici admirablement décrit et on sent que l’auteur a pensé à tous les détails que peuvent engendrer la puissance destructrice du feu.

    Je pense notamment à la façon dont Junko doit régulièrement relâcher sa puissance afin de ne pas se consumer elle-même ou son entourage. Intelligent et captivant. Le récit n’en est que plus réaliste et passionnant.

    On ressent beaucoup d’empathie envers notre héroïne qui essaye de rendre justice et châtier les criminels que la police n’arrive pas à inculper. Certes, c’est un pouvoir meurtrier et Junko l’utilise sans état d’âmes. Pourtant, au fur et à mesure que l’intrigue avance, celle-ci se posera de plus en plus de questions sur elle-même et sur son pouvoir, qui semble avoir une vie propre. Contrôle-t-elle sa pyrokinésie ? Ou est-ce le feu qui la contrôle ? Troublant…

    Sur certains points, Crossfire m’a un peu rappelé Death Note et son fameux anti-héros Light Yagami. Même si on est en désaccord avec sa façon de faire et de voir les choses, peut-on blâmer Junko de vouloir punir des assassins ? Bon, je vous rassure, Junko est beaucoup moins diabolique que Light !

    Crossfire est un livre où les femmes sont à l’honneur : Junko, détentrice du pouvoir de pyrokinésie mais aussi Ishizu Chikako, l’inspectrice qui la traque. Le roman apporte une touche féminine ma foi fort rafraîchissante, la réflexion étant privilégiée. Il est amusant de remarquer d’ailleurs que la pyrokinésie ne se transmet que de mère en fille dans le roman. Les femmes au pouvoir ?