Nul ennemi comme un frère

Bien sûr Frédéric Paulin, auteur prolixe et généreux, nous avait déjà habitués à des projets ambitieux. Pourtant, dans « Nul ennemi comme un frère », il étonne encore. Ce premier tome d’une trilogie future, démarre le 13 avril 1975, à Beyrouth, dans un pays qui n’attendait qu’une étincelle pour s’embraser. Avec un sens du rythme qui jamais ne fléchit, Paulin donne une leçon d’Histoire, dénoue les fils d’une histoire pourtant bien inextricable. Une histoire d’hommes et de familles, qui se déplacent sur un grand échiquier afin de maintenir la puissance de leur pouvoir, accentuer le pouvoir de leur puissance. Corrompre, mentir, omettre, tout cela comme dans une seconde nature, avec comme dénominateur commun le mépris de la population. Excitante lecture « Nul ennemi comme un frère » ressuscite un passé pas si lointain et explore les liens entre Liban et France, entre diplomatie et voyoucratie, entre attraction et rejet. Grand livre, troublant d’actualité quand les tomes 4 et 5 de cette trilogie initiale s’écrivent sous nos yeux…