L’intrigue du nouveau roman de Célia Houdart se déroule en partie entre Mane en Haute-Provence et la Suisse. Entre Giono et Ramuz. C’est, sur une année, la chronique d’une famille décomposée : Jacques le père, fondeur de cloches, et Milva la fille, lycéenne qui dessine en toute occasion, vivent à la Chaux-de-Fonds, Irène la mère est taxi conventionné à Mane, Théo le demi-frère réside officiellement à Bienne avec Kyoko mais trafique avec le tout le monde. On y croise des fantômes, Zouc et Pierre Boulez et comme un écho d’Eileen Gray de « Tout un monde lointain », Odette Ducarre. C’est délicat. Truffé d’indices et de références dans sa première partie, le récit nous entraîne dans une histoire de rédemption familiale au cours de laquelle il faudra se méfier du datura et des plaques d’égouts libyennes.

Sale misère ! Le Chemin de fer poursuit son travail de redécouverte du tourmenté, assez « cynique ouais ouais », Denis Belloc. Après Néons et Képas sur la prostitution et la drogue dans les années 70-80, le dernier opus s’ouvre sur l’origine du mal : Suzanne. C’est l’histoire de la mère de Belloc, grandie dans les taudis entre Vendée et Charentes, croyant échapper à la violence familiale en se jetant dans les bras d’un boxeur de foire, résistant en son temps. Sombre et émouvante tragédie existentialiste.

On vous avait déjà affligé d’une redite de Béatrix Beck l’an dernier qui déjà ne sentait pas bon, La décharge. Là une institutrice, en mal d’inspiration, manipulait une petite élève pour se faire une place en littérature. Plus loin mais où, de la même Béatrix Beck, va encore plus loin avec cet étudiant de bonne famille juive qui construit sa carrière universitaire sur un sujet issu de « la marginalité rurale ». Dans le rire et dans les larmes ira-t-il jusqu’à assassiner sa femme ? Choc des langues, jouissance des propos, humour de toutes les couleurs, en somme en train de lire la vénéneuse Béatrix. Si on pouvait ajouter une étoile elle serait plus que justifiée !

Emmanuel Venet, romancier « pas très catholiques » sonde les caves du Vatican. Dans un style parfois potache et sûrement hilarant, il s’en prend à une joyeuse bande de pieds nickelés qui tente de gouverner nos consciences et de contrôler nos vies.
Dans Contrefeu ça pourrait être une variation sur l’incendie de Notre Dame de Paris ou plus provincialement celui de la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul de Nantes. C’est, tout compte fait, la somme pathétique des magouilles et des désespoirs des « caves » du Vatican et de leurs complices, les oligarchies locales. Caustique !

Joseph Incardona, romancier « pas très catholique » sonde, dans son dernier opus, les caves du Vatican. Dans un style parfois potache et sûrement hilarant, il s’en prend à une joyeuse bande de pieds nickelés qui tente de gouverner nos consciences et de contrôler nos vies.
Dans son livre on ne sera pas surpris de voir une Sainte Prostituée et un curé, frère d’armes de Rambo, fuyant les sbires du Vatican jusqu’au pandémonium final sur la scène d’un Casino de Las Vegas. Jubilatoire !