Un jeune soldat qui usurpe l’identité d’un mort, une famille étrange, des secrets bien gardés, des religieuses qui rêvent… Un texte maîtrisé du début à la fin, un style très 19ème siècle savoureux, une atmosphère onirique, un vrai régal.
Texte concis certes mais Julie Mazzieri n’a pas besoin de délayer tant la précision des mots fait mouche. Elle brosse avec habileté et justesse le portrait d’une famille réunie autour de la mère, décédée : le père empêtré dans ses mensonges et sa fuite en avant perpétuelle, la fille que rien ne semble émouvoir et le fils, atterré, qui regarde toute cette foire évoluer autour de lui. Une sorte de road-movie funéraire parfaitement caustique.
Une frappe derrière la nuque. Le froid des abattoirs. La routine du "planton des frigos". Des phrases courtes comme un couteau plongeant dans la chair. L'abattement de l'homme abattu par les mêmes gestes mille fois recommencés. L'agonie de l'espoir. Les maigres lueurs d'espoir. Le corps d'une femme aimée. Le corps d'une autre, qui prend entre ses bras, la place de la bête morte. Cette tuerie commerciale qui ravage l'esprit. Cette routine quotidienne sur la chaine de l'usine. Cette vie dehors qui se réchauffe parfois au soleil d'une plage à Pornic, dans la solitude d'une partie de pêche, dans l'isolement de la caravane. Cette vie dehors triste. Cette vie dehors ressemble à celle du "Grand soir", les néons, le Super U chauffé ou climatisé, lieu rassurant, viandes sous cellophane, viandes poussant des caddies.
Un court texte, mais un grand texte. Un coup au plexus. Est-ce toi Erwan qui est fou ou est-ce la vie qui est devenue folle ? Perso j'ai mon idée sur la question.
Le destin extraordinaire d'un simple militaire qui se hisse au sommet de l'état. Un premier roman maîtrisé, aux couleurs et aux parfums de l'Afrique, Une réflexion sur le pouvoir politique et son utilisation. Intelligent, actuel et universel.
Un vrai et grand roman d'aventures avec le Mexique et la soif inassouvie de l'or pour toile de fond. Un texte superbe !