- EAN13
- 9782371200265
- ISBN
- 978-2-37120-026-5
- Éditeur
- Éditions du Portrait
- Date de publication
- 09/04/2021
- Collection
- LA PETITE COLLE
- Nombre de pages
- 56
- Dimensions
- 15,1 x 10,5 x 0,5 cm
- Poids
- 42 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Discours de réception du Prix Nobel de littérature
Stockholm, le 10 décembre 1993
Toni Morrison
Éditions du Portrait
La Petite Colle
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-
6.90
Les Éditions du Portrait lancent une nouvelle collection, nom de code la petite collection. Ce sont des livres dits de caisse qui accompagnent la sortie d’un grand format ou font écho à la ligne éditoriale de la maison.
Le premier est le discours de Toni Morrison qu’elle a écrit et lu pour la réception de son Prix Nobel. Il accompagne Happy Family de Kathleen Collins.
Toni Morrison construit son texte à partir d’une allégorie (ci-dessous) qui lui permet de déployer l’idée qui traverse toute son œuvre : les mots sont le lien indefectible entre les êtres, ils préservent ou pas, selon leur usage, la responsabilité individuelle et collec- tive que chacun a pour les uns et les autres.
«Il était une fois une vieille femme ( qui symbolise l’écrivaine), fille d’un esclave, sage et aveugle. Au milieu des siens, elle incarnait la loi et la transgression. Un jour de jeunes gens, se méfiant de sa sagesse et pensant qu’elle est une imposteur, vont la voir et la provoquent en lui demandant si dans leurs mains se trouve un oiseau ( qui symbolise le langage) vivant ou mort. Après un long silence, la vieille femme dit ne pas savoir si l’oiseau est vivant ou mort mais elle sait que l’oiseau est dans leurs mains : si il est mort, c’est qu’ils l’ont trouvé mort ou qu’ils l’ont tué, si il est vivant, ils peuvent le tuer.»
Kathleen Collins et Toni Morrison partagent les mêmes convictions littéraires et politiques.
Par ricochet, ce premier livre fait écho :
• à Actions scandaleuses et rebéllions quotidiennes de Gloria Steinem pour qui les mots jouent un rôle déterminant ( cf le chapitre Le changement par les mots) et qui a partagé sa vie d’activiste auprès de Dorothy Pitman Hughes, avocate afro-amércaine. • et évidemment à Braves bêtes qui déconstruit les schémas de domination.
C’est l’histoire de jeunes gens venus voir une vieille femme, aveugle et sage, descen- dante d’esclave, noire et américaine, et d’un oiseau dont elle ne sait si il est vivant ou mort. La femme représente l’écrivaine, l’oiseau, les mots ; cette allégorie permet à Toni Morrison de déployer avec une rare poésie l’idée qui traverse toute son œuvre : nous sommes tous, individuellement et collectivement, responsables de notre relation à l’autre, à travers ce qui nous lie indéfectiblement : le langage. Que l’on laisse vivre la langue ou que l’on la laisse mourir « de négligence, d’obsolescence, d’indifférence et d’un manque de considération, ou par décret » nous « devrons tous en répondre » écrit-elle.
Un texte qui résonne bruyamment dans notre présent, moment historique, où chacun de nous doit faire des choix, de société et personnels, essentiels pour l’avenir de la planète et de tous ses habitants.
"Nous sommes mortels. C’est peut-être cela, le sens de la vie.
Mais nous générons du langage. C’est peut-être cela, la mesure de notre existence."
Le premier est le discours de Toni Morrison qu’elle a écrit et lu pour la réception de son Prix Nobel. Il accompagne Happy Family de Kathleen Collins.
Toni Morrison construit son texte à partir d’une allégorie (ci-dessous) qui lui permet de déployer l’idée qui traverse toute son œuvre : les mots sont le lien indefectible entre les êtres, ils préservent ou pas, selon leur usage, la responsabilité individuelle et collec- tive que chacun a pour les uns et les autres.
«Il était une fois une vieille femme ( qui symbolise l’écrivaine), fille d’un esclave, sage et aveugle. Au milieu des siens, elle incarnait la loi et la transgression. Un jour de jeunes gens, se méfiant de sa sagesse et pensant qu’elle est une imposteur, vont la voir et la provoquent en lui demandant si dans leurs mains se trouve un oiseau ( qui symbolise le langage) vivant ou mort. Après un long silence, la vieille femme dit ne pas savoir si l’oiseau est vivant ou mort mais elle sait que l’oiseau est dans leurs mains : si il est mort, c’est qu’ils l’ont trouvé mort ou qu’ils l’ont tué, si il est vivant, ils peuvent le tuer.»
Kathleen Collins et Toni Morrison partagent les mêmes convictions littéraires et politiques.
Par ricochet, ce premier livre fait écho :
• à Actions scandaleuses et rebéllions quotidiennes de Gloria Steinem pour qui les mots jouent un rôle déterminant ( cf le chapitre Le changement par les mots) et qui a partagé sa vie d’activiste auprès de Dorothy Pitman Hughes, avocate afro-amércaine. • et évidemment à Braves bêtes qui déconstruit les schémas de domination.
C’est l’histoire de jeunes gens venus voir une vieille femme, aveugle et sage, descen- dante d’esclave, noire et américaine, et d’un oiseau dont elle ne sait si il est vivant ou mort. La femme représente l’écrivaine, l’oiseau, les mots ; cette allégorie permet à Toni Morrison de déployer avec une rare poésie l’idée qui traverse toute son œuvre : nous sommes tous, individuellement et collectivement, responsables de notre relation à l’autre, à travers ce qui nous lie indéfectiblement : le langage. Que l’on laisse vivre la langue ou que l’on la laisse mourir « de négligence, d’obsolescence, d’indifférence et d’un manque de considération, ou par décret » nous « devrons tous en répondre » écrit-elle.
Un texte qui résonne bruyamment dans notre présent, moment historique, où chacun de nous doit faire des choix, de société et personnels, essentiels pour l’avenir de la planète et de tous ses habitants.
"Nous sommes mortels. C’est peut-être cela, le sens de la vie.
Mais nous générons du langage. C’est peut-être cela, la mesure de notre existence."
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