Les non lieux de la mémoire des immigrations en Lorraine, Mémoire et invisibilité sociale
EAN13
9782814302037
ISBN
978-2-8143-0203-7
Éditeur
Presses universitaires de Nancy - Editions Universitaires de Lorraine
Date de publication
Collection
Interculturalités
Nombre de pages
299
Dimensions
16 x 4,3 cm
Poids
486 g
Langue
français
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Les non lieux de la mémoire des immigrations en Lorraine

Mémoire et invisibilité sociale

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Il n'existe en Lorraine aucun site officiel chargé d’histoire à partir duquel
pourraient s’instituer des pratiques commémoratives ou une dynamique de
patrimonialisation concernant les héritages d’immigration. Les auteurs de cet
ouvrage analysent le cercle vicieux des pratiques, profanes ou savantes qui
ont snobé, effacé, ignoré ou escamoté l’essentiel des pans de la mémoire de
l’immigration, contribuant ainsi à reléguer sa reconnaissance dans un
atermoiement sans fin. Au-delà même du monde universitaire, ce « trou de
mémoire sur l’immigration », concerne plus largement la « bibliothèque
lorraine ». Après une lecture fouillée des ouvrages grand public dans des
rayonnages des bibliothèques municipales ou des médiathèques, la conclusion
est sans appel: à l’encontre des réalités de la société locale, le Lorrain
resterait le Lorrain de souche lorraine d’avant toute immigration!
L’invisibilité sociale apparaît ainsi comme une dimension essentielle du non
lieu de mémoire. Et la sociologie de la domination permet de rendre compte des
processus qui construisent ces logiques d’occultation ou d’exclusion. Pourtant
le non lieu de mémoire n’a pas qu’une simple dimension négative: ce sont les
approches ethnographiques de l’anthropologie urbaine qui permettent aux
auteurs d’explorer cette seconde face des non lieux de l’immigration. La ville
des mémoires urbaines passe ainsi par des signes, des marquages de l’espace,
des jalons d’une présence, des espaces intermédiaires, des modes d’auto-
reconnaissance pour des groupes discriminés qui échappent aux espaces de
relégation ou d’insertion que les politiques publiques leur fabriquent. Et
même si elles restent méconnues, souterraines ou invisibles, les mémoires de
l’immigration s’affirment toujours paradoxalement dans la tension, le détour,
un art de la ruse ou de la contrebande dans « les lieux de l’autre ». De ce
point de vue, l’autonomie symbolique des cultures populaires chère à Michel de
Certeau se vérifie ainsi à travers l’exemple des ritournelles de l’immigration
kabyle étudiées dans cet ouvrage. C’est ainsi que, sans jamais venir à bout de
l’invisibilité sociale, la chanson kabyle en immigration a su faire bouger les
frontières pour contourner les impasses discriminantes de la représentation et
imposer des sonorités nouvelles sur la scène publique.
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