Le Livre invisible / Le Journal invisible
EAN13
9782889601172
Éditeur
La Baconnière
Date de publication
Langue
français
Langue d'origine
russe
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Le Livre invisible / Le Journal invisible

La Baconnière

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Ce livre rassemble deux grands textes autobiographiques, inédits en français,
de cet immense auteur pertinent, lucide, malveillant et drôle. Le premier
intitulé Le livre invisible, retrace ses aventures éditoriales dans la Russie
communiste, le second, Le journal invisible, fait état de ses tentatives de
monter un journal russe à New-York en plein capitalisme. Le dogme de l'Etat
voudrait que l'homme soit bon et stupide par nature, Dovlatov lui oppose une
intelligence maligne. Il décrit admirablement tout ce qui l'entoure dans un
humour réel, qui pourrait être décrit comme « le sentiment des contraires », «
un rire à travers les larmes ». Les situations sont comiques, les personnages
spontanément surréalistes, les dialogues imprévisibles. Suivre Dovlatov, c'est
faire l'expérience inouïe de la réalité, un voyage amer et joyeux. Dans le
livre invisible il conte le règne de la bêtise des dernières décennies
poststalienniennes, dans le journal invisible, les déboires des immigrés
russes dans la métropole américaine entre une poétique des marges à la
Bukowski et la grande tradition auto-ironique russe. Sergueï Dovlatov, qui a
transformé sa propre biographie en œuvre littéraire, est né le 22 juin 1941 à
Oufa, en république de Bachkirie, d’un père régisseur de théâtre d’origine
juive et d’une mère correctrice d’origine arménienne. En 1944, il regagne avec
ses parents Leningrad, d’où la famille avait été évacuée. Après ses études
secondaires, il travaille quelque temps dans une imprimerie avant d’intégrer
la faculté de lettres de l’université de Léningrad où il étudie deux ans et
demi. Durant cette période, il fréquente les poètes non officiels, notamment
Joseph Brodsky, Evgueni Reïn et Anatoli Naïman, et se marie une première fois
(avec Assia Pekourovskaïa, avec qui il a une fille, Maria, en 1970, alors
qu’ils sont déjà divorcés). Suite à son exclusion de l’université, il est
appelé sous les drapeaux et se retrouve pendant trois ans (1962-1965) gardien
d’un camp de détenus de droit commun situé en république des Komis. Il revient
avec dans ses bagages le brouillon de La Zone qui aborde le thème des camps
d’une manière totalement nouvelle et qui est, bien évidemment, totalement
impubliable sous le régime soviétique. Dovlatov reprend des études à
l’université, cette fois en faculté de journalisme. Il travaille au journal
étudiant de l’université maritime et se rapproche du groupe littéraire des
Citadins fondé par les écrivains Maramzine, Efimov, Vakhtine et Goubine. Il
devient le secrétaire de l’écrivaine Vera Panova. Il se remarie en 1969 avec
Elena (dont il a deux enfants, une fille, Katerina, née en 1966 et un fils,
Nicolas, né en 1984). Il parvient à publier des articles, mais ses nouvelles
sont systématiquement refusées par les revues. En 1972, il part vivre en
Estonie où il travaille pour les journaux Estonie soviétique et Tallinn soir.
Un recueil de ses nouvelles est enfin sur le point d’être publié, mais il est
interdit juste avant sa parution par le KGB d’Estonie. En 1975, Dovlatov
revient à Leningrad. Il intègre la rédaction de la revue Feu de bois, destinée
à la jeunesse, puis devient guide au musée Pouchkine de Mikhaïlovskoe qu’il
décrit dans Le Domaine Pouchkine. À cette époque, séparé de sa seconde épouse,
il vit avec Tamara Zibounova et leur fille Alexandra, née en 1975. Il les
quitte par la suite et se réconcilie avec Elena. Presque toutes ses tentatives
de publier ses œuvres littéraires se soldent par des échecs qu’il relate dans
Le livre invisible. Seules quelques nouvelles soigneusement expurgées et auto-
censurées voient le jour en URSS. Son œuvre est diffusée en samizdat et
publiée à l’étranger dans les revues émigrées Continent et Le temps et nous.
Ce qui lui vaut en 1976 d’être exclu de l’union des journalistes soviétiques.
En 1978, confronté aux persécutions et à l’impossibilité de publier, il émigre
et s’installe bientôt à New York avec sa femme Elena et sa fille Katerina,
parties avant lui. Il y fonde en 1980 avec des amis un journal hebdomadaire de
langue russe Le nouvel Américain qui ne survivra que jusqu’en 1983. Cette
aventure lui fait perdre ses illusions sur le rêve américain et lui inspire Le
journal invisible. Il collabore avec radio-Liberty, très écoutée en Union
soviétique malgré le brouillage. Ses livres voient enfin le jour (douze livres
publiés en douze années d’émigration) et ont du succès auprès des lecteurs
émigrés, puis auprès d’un public anglophone suite à ses publications dans le
New Yorker. Sergueï Dovlatov, qui a toujours brûlé la vie par les deux bouts,
meurt le 24 août 1990 à New York d’une insuffisance cardiaque, alors que ses
œuvres sont enfin sur le point d’être publiées dans son pays. Le Domaine
Pouchkine est édité à Léningrad l’année de sa mort, suivi en 1991 par La Zone
et Le Compromis, puis par une édition en trois volumes en 1995. Depuis les
œuvres de Dovlatov paraissent régulièrement en Russie. Il demeure jusqu’à ce
jour l’un des auteurs les plus aimés des Russes. Plusieurs films ont été
tournés d’après ses textes. Des biographies lui sont consacrées, dont celle de
son ami, l’écrivain Valeri Popov, parue en 2010. En 2016, une statue de
Dovlatov a été inaugurée à Saint-Pétersbourg, rue Rubinstein, près de la
maison où il a vécu. La Baconnière publie l’ensemble de l’œuvre de Dovlatov en
français. Sont déjà parus Le livre invisible, le journal invisible (2017), La
Filiale (2018), La Zone (2019), La Valise (2021) et Le Domaine Pouchkine
(2022).
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