Conseils de lecture
Que c'est bon la folie... Bien souvent des personnages réels dépassent la fiction.
Justo Gallego laissera à sa mort une œuvre inachevée, une œuvre de toute une vie et un fardeau monumental pour la ville, les architectes en charge de la sécurité, l'état, le clergé. Il laissera cette cathédrale inachevée qui a pour vocation de le demeurer. Les uns et les autres se renvoient la balle et lui, petit homme courbé, se rend à la briqueterie, poussant sa brouette, afin de récupérer ces briques non conformes, non commercialisables, qui s'empileront de guingois pour former cette humaine folie.
Que de thèmes abordés dans ce court récit, que de pistes à explorer. Mark Greene propose sa lecture propre de cet olibrius, de cet allumé, mais sans jamais le juger ni le dresser sur un piédestal. Il observe incrédule cet humain. Formidable histoire que cette cathédrale qui peut-être, un jour, s'écroulera sur deux groupes de touristes venus en car pour la visiter gratuitement, pour s'extasier devant la folie d'un homme, bestiole à deux pattes capable de soulever des montagnes pendant que d'autres s'endorment repus. La cathédrale s'écroulera alors tel un château de cartes construit sur du sable, s'écroulera par manque d'engagement et de courage de ceux qui ont laissé Justo construire, comme on laisse jouer un enfant, sans croire un seul instant que le trou de départ deviendrait un édifice incroyable capable de déplacer des foules désormais. Le parallèle entre cet inutile édifice joyeusement habité par les visiteurs et les indispensables villes nouvelles de quelques promoteurs canailles habitées par des fantômes résume à lui seul la vacuité de l'existence.
A découvrir également les autres titres de cette collection « Les invraisemblables »
Des personnages, une ambiance, un canal, un corps... Du Simenon pour l'atmosphère. Les noms des protagonistes : Le maire Boule, Phlox, Prisque, Nazaire le bistrotier, Hilaire, Clovis, Polycarpe, ajoutent au charme addictif de ce court roman. Cela dézingue, les inquiétudes ressortent, les haines, la peur, tout cela s'ébroue dans la froidure du soir ou dans la brume d'un matin humaine. Tout est ciselé. Rien n'est de trop. Tout est beau.
J'ai aimé ce texte profondément avec le regret de vouloir en lire 150 pages de plus.
Relire l'Histoire dans un fauteuil au coin du feu en tenant dans mes mains "La vie volée de Martin Sourire" des jardins de Versailles à la Révolution française, des rues de Paris à l'horreur des Guerres de Vendée, relire l'Histoire à travers l'histoire de Martin et en oublier l'heure de la récré. L'écriture de Christian Chavassieux est, comme habituellement chez ce romancier touche-à-tout, précise, sensuelle, sensible et violente, elle épouse terriblement les soubresauts de l'histoire et offre au texte un écrin de bonheur(s) littéraire(s). Une belle oeuvre pour les amateurs de littérature historique mais aussi pour tous ceux qui sont peu passionnés par ce genre.
Quelques jours dans la vie... pour une bascule d'une "petite" vie dans la grande histoire. La naissance d'un géant qui se forge grâce à ses proches, à ses compagnons.
Comme d'habitude (belle habitude) avec Antoine Choplin ce roman est une petite perle, un bijou façonné face après face pour donner à l'ensemble un éclat certain. Et quand cet homme, Vaclav Havel, ami proche, frère d'infortune, de lutte contre la dictature, s'assoit dans le fauteuil de ce bureau présidentiel, le lecteur le voit épouser en quelques lignes en peu de mots le costume de chef d'Etat.
Du grand Choplin, encore.
Comme apparemment on s'ennuie en Finlande, les beaux jours revenus, on organise toutes sortes de championnat tous plus débiles les uns que les autres à savoir lancer de portables, porter de femmes, écrasement de moustiques et j'en passe.. et notamment le fameux championnat du monde d'endurance au sauna, si, si ça existe, le dernier ayant eu lieu en 2010 suite au décès d'un des deux finalistes. Joseph Incardona fait donc monter la température à 110°, température que vont devoir affronter nos deux protagonistes, Niko et Igor, deux personnages singuliers, diamétralement opposés mais identiques dans leur rage de vaincre. Derrière la farce et le burlesque se cachent les portraits de personnages atypiques et finalement attachants et un questionnement plus profond sur l'absurdité de ces concours qui conduisent l'homme à des comportements extrêmes. Vous ne verrez plus jamais le sauna pareil....