"Le coronavirus n’a plus de vieux à tuer sur ce continent"

Jour 31 - vendredi 17 avril. - 19h57 précisément

"Le coronavirus n’a plus de vieux à tuer sur ce continent"

Vous rappelez-vous de Gauz ? Nous l’avions reçu pour « Debout Payé », trouvaille de l’ami Benoit Virot aux Editions du Nouvel Attila. Gauz qui était venu à Charlieu pour présenter ce premier roman où la finesse de son observation de notre monde n’avait d’égale que la verve dont il faisait preuve pour la décrire. Un regard sarcastique et puissant et profond. Tendre mais incendiaire. Gauz est un personnage entier, à prendre ou à laisser. Nous on prend et on reprend. Qu’est-ce que j’ai pu me marrer à le voir tranquillement « lui-même assis » confortablement mais le corps en avant, l’esprit prêt à la repartie, à la discussion, avec une somme de connaissances en lui aussi insatiable que son appétit (à table aussi – nous avons testé), sur des plateaux de télé. Il était lui dans un théâtre de façades et de beaux sourires – et encore il est magnifique Gauz quand il sourit -, de courbettes et de bienséances, lui était présent corps et âme, entier. C’était en 2014 et je m’en rappelle encore, de ces rencontres qui poussent, grandissent, malmènent, bouleversent les esprits.

Ensuite Gauz a signé un formidable « Camarade Papa » en 2018, un livre pas simple, un livre à se noyer, si parfaitement maîtrise et avec tant de pensées à exprimer, tant d’injustices et d’incohérences à souligner non à dénoncer car chacun est libre de son jugement. Voilà ce que j’écrivais à l’époque sur ce texte : « « Énorme. L’inventivité virevoltante de la langue et la profondeur du propos, lumineux et tendre, confirment que Gauz est un homme libre. » » Un homme libre Gauz mais un homme qui a envie de balancer les quatre vérités, pas de ces vérités de comptoir, non des vérités argumentées, vérifiables. Pas les balancer pour se faire plaisir, avoir son quart d’heure de gloire. Il s’en fout l’ami Gauz. Il veut le bonheur du peuple. Vraiment. Il veut que l’homme avant de juger puisse comprendre. Il veut que ce beau continent africain jeune et puissant grandisse et vieillisse (vous comprendrez en lisant sa tribune) : « il est temps que nos dirigeants fassent preuve d’indépendance et d’originalité, et proposent enfin une véritable éducation populaire. »

Bon vous l’aurez compris nous aimons Gauz, malgré qu’il ne soit pas venu à la date prévue pour Camarade Papa au Carnet à spirales mais comment lui reprocher alors que l’on aime la liberté du bonhomme, l’homme libre.

Donc aujourd’hui, outre vous inviter à découvrir les deux romans de Gauz, je vous invite à découvrir cette tribune sur le site « Jeune Afrique » (hebdo panafricain) qui parle du virus et de l’Afrique. Cela fait du bien de le lire, de sortir la tête de notre guidon et de nos médias.

Cher Gauz, définitivement nous aimons ta réflexion et ta liberté. Que cela fait du bien de te lire. Alors malgré tout reviens manger (mais pas tout de suite tu vas te faire contrôler…) à la maison, nous te préparerons un simple festin, et Hippolyte te trouvera « noir noir » et tu le trouveras « blanc blanc »… (discussion réelle et magnifique entre eux deux, en 2014). Un beau métier libraire…

https://www.jeuneafrique.com/…/tribune-le-coronavirus-na-p…/

"Debout Payé" 2014
"Camarade Papa" 2018
aux excellentes éditions Le nouvel Attila de l'ami Benoit Virot "L'ÉDITEUR QUI MET DU SANG DANS SON VIN"